Visite sur l’île de Jean-François BUET, président national de la FNAIM

Jean-François Buet, président National de la FNAIM, nous a fait l’honneur d’une visite de 3 jours sur l’île. Pour l’occasion une rencontre entre les différents acteurs de l’immobilier a eu lieu ce mardi 26 septembre 2017. M. BUET est venu mettre en lumière différentes actions et réflexions futures de notre métier.

Vincent, délégué formation à la FNAIM, prononça quelques mots pour l’occasion et introduisit M. BUET, voici le récit de ce discours :

« Cher Jean-François, Cher André, membres du conseil d’administration et adhérents.

Je vais présenter un bilan de nos actions de formation et partager avec vous quelques idées ou pistes de réflexion personnelles.

Jean-François, tout d’abord un merci sincère d’être présent ces quelques jours à La Réunion, de relayer auprès de la presse et des décideurs locaux, les problématiques de nos métiers ainsi que les solutions que nous proposons.

C’est la première fois qu’un Président se déplace ici. Bien évidemment, la chambre a toujours vécu sans mais il est réconfortant de se sentir soutenus et de ressentir concrètement le sentiment d’appartenance à une famille plus grande.

Tu as décoré de la médaille FNAIM (le nom est sûrement inexact) Annie Barbier le 28 novembre 2014. Elle décidait alors de prendre sa retraite, vendre son agence et démissionner de son poste de déléguée à la Formation. Année après année, elle a bâti les fondations de ce que nous construisons aujourd’hui. Avec son départ, André Ladeveze m’a proposé de prendre ce poste et ai répondu oui à l’appel, en précisant qu’il ne s’agirait pas d’un sacerdoce et que la fonction serait exercée certainement différemment.

Nous essayons de bâtir année après année un programme qui répond au mieux aux contraintes, problématiques et réalités de nos entreprises, de nos métiers et nos équipes.

Ainsi nous sommes passés d’une moyenne de 179 journées homme suivies sur la période 2009-2014 à 312 effectifs formés en 2015 et 2016. La chambre FNAIM de La Réunion est ainsi l’une des premières chambres départementales de France en nombre de journées organisées, en effectifs formés et largement en tête du ratio d’adhérents formés. Lorsque la moyenne nationale est de 1.09, chaque adhérent a suivi ici en moyenne 6,50 journées de formation.

Sur l’ensemble de nos formations 2016 (34 journées, 340 effectifs formation) nous avons eu 10% de jours suivis par des non-adhérents. Il s’agit là d’une porte d’accès, un lien possible pour inciter à nous rejoindre. 48% ont été suivies par seulement 5 structures et nous déplorons que 10 adhérents ne soient pas venus à une seule journée.

Ces chiffres doivent collectivement nous interpeller : le lieu accueillant, central et bien équipé ne peut être remis en question. Le coût des formations proposées au regard des tarifs exercés par la concurrence et la qualité des intervenants non plus. L’ancien délégué que tu es, l’homme passionné par ces questions a peut-être quelques idées ou solutions.

Les contraintes organisationnelles qui s’imposent à nous sont compréhensibles et parfois vécues comme injustes ou injustifiés à la lumière de ces chiffres.

Exception faite d’un stage d’intégration transaction qui avait été intégré de façon optionnelle à notre calendrier, nous n’avons jamais annulé de journée en 3 ans.

Pourtant, nos formations sont validées, je crois, de la même façon que toutes les autres chambres, après réception de l’ensemble des inscriptions et règlements, souvent peu de temps avant, lorsque le billet d’avion est cher et que quelques formateurs se mettent à hésiter ou ont déjà pris d’autres engagements, en dehors de l’ESI, faute de validation anticipée.

Il nous est également imposé de programmer une formation sur au moins 3 à 5 jours. Comment faire lorsque celui-ci ne propose que 1 ou 2 formations dans les catalogues, que son thème ne va pas mobiliser plus de 2 jours ?

Tu l’imagines, l’éloignement est source d’ingéniosité ! Nous avons ainsi parfois demandé à certains formateurs d’animer une formation proposée par un autre ou organisé nous-même des formations précises hors ESI : celle de la photographie immobilière qui a eu lieu la semaine dernière. Je te rassure, c’était une première en 3 ans.

Cette obligation de durée peut aussi poser des problèmes à nos adhérents, obligeant les personnes formées à quitter leur poste une semaine entière. Là aussi, nous contournons le problème en organisant des sessions le jeudi, vendredi, lundi et mardi. Cela permet aussi au formateur de profiter d’un week-end chez nous, de profiter du lagon, cirques et volcan… de dépenser un peu d’argent sur place et de témoigner ensuite positivement de notre île.

Bien-sûr, nous comprenons le principe d’égalité de traitement entre les chambres, auquel nous n’avons pas droit aujourd’hui, mais je suggère (ou peut-être te demande) de remplacer l’égalité par l’équité. L’équité qui tient compte de nos spécificités, de notre expérience, de notre engagement et de nos résultats.

L’obligation de formation pour le renouvellement des cartes, un de tes combats pendant l’écriture de la loi ALUR, entre en vigueur. C’est une excellente nouvelle qui, si le décret est entièrement appliqué, va faire des morts. Les porteurs ou apporteurs de cartes bidons, les chasseurs de primes… Vous êtes contactés en ce moment par de nouveaux centres de formation dédiés à nos métiers qui vous proposent des formations express et pas chères. Comme vous, j’ai regardé les programmes, les intervenants et les coûts. Soyons un peu plus ambitieux qu’eux !

Chacun de nous, en qualité de chef d’entreprise, à un engagement sociétal plus ou moins fort. Pour un syndicat comme le nôtre, c’est une obligation. Ici à La Réunion, la formation initiale de nos enfants s’arrête au BTS Professions Immobilières. Nous avons porté localement, avec des partenaires au soutien indéfectible, la création d’une licence professionnelle des métiers de l’immobilier.

Ce travail, principalement suivi par André Ladeveze, Philippe Robin de Citya et Pierre Barriere du Pôle Emploi et du réseau FTLV n’a pour le moment pas abouti faute de contact ou validation d’une université partenaire : Limoges ou Perpignan par exemple.

Je sais que tu repars, cher Jean-François, avec ce dossier et notre confiance pour le faire aboutir, dans le bien du territoire, de la fédération, de nos entreprises et de nos enfants.

Enfin, en parlant d’enfants, les tiens doivent être de la génération Y qui se déplacent en Uber, logent dans des Air B N B, consomment de la musique sur Deezer et ne comprennent pas le vieux flux de la télévision mais choisissent sur NetFlix leur programme à la demande.

Nous sommes à un point de basculement d’un monde à un autre, au même stade que Galilée et Pascal à Florence au 17ème siècle lorsqu’un monde nouveau se découvrait.

Le nouvel omniscient se nomme désormais les GAFA puisqu’ils détiennent la donnée, la disruption, la proptech ou l’ubérisation sont les mots de la nouvelle ère industrielle dans laquelle nous sommes entrés.

Nous faisons partie de la veille économique et serons évidement touchés plus vite que nous l’imaginons.

La fédération offre désormais beaucoup d’outils, logiciels, supports, conseils juridiques, Bien Ici une vraie réussite !

Bien sûr, il est réconfortant de penser que l’immobilier se visitera toujours mais le rôle de la fédération ne peut-il pas être aussi de nous préparer plus activement à ce nouveau monde ?

Toutes nos entreprises ne sont pas prêtes, ou ne le souhaitent pas mais pourquoi ne pas créer un Lab, une structure de veille et de préparation à nos métiers de demain ; une transformation qui va bien plus loin que la simple digitalisation. C’est une réflexion que je te soumets. 

Bien sûr ta fonction te fait rencontrer toute l’année des dizaines de Présidents de chambres et délégués formation, des centaines d’agents aux quatre coins de la France. Tous doivent à peu près avoir les mêmes demandes, suggestions, problèmes ou envies.

Mais je pense, ou espère, que ton voyage ici est différent, qu’il en restera un petit plus. Personne ne repart tout à fait de La Réunion comme il est arrivé.

Voilà les quelques chiffres et réflexions que je souhaitais partager avec vous. Jean-François tu achèves prochainement une présidence qui a profondément changé la maison FNAIM et essaimé des envies ou énergies sur tout le territoire.

Encore merci d’être là, à notre écoute et en soutien à nos projets.

Vous trouverez également ici le lien de son intervention sur antenne réunion